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Wellington : 7 - Muséum





Wellington....capitale de Nouvelle Zélande capte votre attention, mais difficile de comprendre comment elle vous attrape le coeur. Ce matin le vent souffle comme à Toulouse, par rafale, tournant comme le vent d'Autan. Il tourbillonne, passe dans les rues, semble se calmer pour mieux vous gifler, sous un porche ou à un croisement. Mais ici, il ne donne pas la migraine et ne provoque pas de mal-être. 


C'est "windy" Wellington la bien nommée. Nichée entre mer et collines elle n'a pas la même expression d'étendue qu'à Auckland. A Johnsonville nous sommes dans un village de campagne et à la même distance à Beach Haven, nous nous sentions à Auckland.







A dire vrai, Wellington semble attentionnée, Auckland est une cité, il faut s'y imposer. Elle se débat avec sa superficie. Wellington semble à taille humaine. Dimanche, chez Fadi nous avions noté qu'il ne fallait pas partir de Wellington sans voir visité le musée Ti Papa Tauremanga. Nous voulions y faire un saut; nous y sommes  restés tout l'après midi. Et nous en sommes  sortis E.N.C.H.A.N.T.E.S!

A nous lire, vous devez vous dire, ces deux là sont de vrais benêts ou qu'ils n'ont jamais rien vu. Chaque jour une nouvelle aventure nous attend et on vous le dit comme on le vit. Vous devez avoir l'impression que l'on ne voit que des gens bien. C'est vrai, vous aussi vous avez remarqué qu'il faut un peu de temps pour découvrir les cons. En plus, on a chacun les siens... En dix jours dans une ville, on ne voit que l'écume de ce qui est le meilleur à nos yeux. C'est une joie de nos  projets que de vous ramasser tout ce qui nous plaît. 

L'histoire du Musée est assez compliquée. Elle a commencé par le Musée Colonial, puis l'idée a évoluée; il nous est apparu en deux parties: l'Histoire et la vie moderne de Nouvelle Zélande. C'est le choix stratégique du comité de gestion créé  en 1992. Bien entendu, de manière sporadique cela engendre des polémiques, mais ce que nous avons découvert, nous ne l'avions jamais vu nulle part avant. Un choix et pour nous une réussite...

Pourquoi peut-on dire cela? Depuis qu'on fait le blog notre manière de voyager a changé. Françoise et moi en sommes surpris, on s'arrête sur des détails que je pense autrement nous n'aurions pas vus; des détails et des situations. Vous savez que je râle contre ces gens qui manquent d'éducation. Ici vous croyez rêver. Je ne galèje pas; à la sortie du ferry, dans un virage, un monsieur en voiture est en train de discuter avec un autostoppeur et il le prend en charge. Cela a pris un peu de temps. Avant de redémarrer, le voilà qui klaxonne et fait de grands signes à mon intention pour me remercier...Nous ne sommes plus habitués à voir un jeune homme ou une jeune fille laisser sa place dans le car à une personne âgée. Ici cela paraît naturel. J'ai honte de relever cela. La dérive de notre société est une calamité!

Vous devez penser, c'est l'heure du bilan, le voyage est fini; pas du tout, nous en sommes à peine à la moitié. D'un autre côté dans le musée, je prends conscience des conversations avec nos hôtes et nos amis de rencontre. Fadi avait glissé, ici nous sommes tous égaux. J'avais traduit , on a chacun notre boulot mais on est respecté pour cela. Carl avait parlé des oiseaux et des arbres Européens et sa fierté d'être Néo-Zélandais. Terry plus discret n'a pas insisté sur son origine française pour bien nous faire comprendre qu'il n'a jamais vu la terre de ses ancêtres. J'ai ressenti la force du Haka, inventé en 1810, sûrement pour garder une tradition et faire une unité. La guide au musée d'Auckland, après le spectacle des maoris empreint de cérémonie, a commencé la visite par la commémoration des guerres des Nouvelle Zélande et des conflits mondiaux où ont été engagé les soldats de ce pays...

Monsieur KIWI ....
Le musée présente un équilibre entre tous ces éléments et il met en avant à mon sens quelque chose de plus important. Nous retrouvons les origines du pays par la dérive des continents et le détachement de l'Australie, il y a 600000 ans. Puis vient la préhistoire et la vie des maoris qui toujours profondément irrigue le pays. Même le touriste n'y échappe pas. Ici  les maoris sont dans la vraie vie, partout, au travail, dans la rue, au stade et à l'église... Celle qu'ils se sont choisie. Aux USA on ne voit cela que dans la Nation Navajo. Au Canada et dans les autres réserves des, c'est une représentation folklorique pathétique et inhumaine. Je le vis ainsi et je n'aime pas du tout cela.

L'évolution moderne du pays et l'arrivée intensive des colons se fait en 1800. Moment important et très tardif par rapport à l'Australie, les maoris ont fait peur pendant deux siècles aux corsaires de la couronne  anglaise. Intéressant n'est ce pas? 

En exergue dans le musée , le traité de Waitangui négocié par Hobson et Williams...Même s'il y a eu des excès les maoris avaient des moyens pour se défendre contrairement aux aborigènes d'Australie.

Parti pris du Musée de montrer l'évolution du pays par touches, la photographie par exemple. Une évolution de la peinture par des artistes natifs. Le musée s'est beaucoup construit par des dons  des familles mais à la réflexion, il en est partout ainsi.

Bien entendu la faune, de la flore, la géologie ont une grande place. Des collections de coquillages sont remarquablement présentées.

Les personnages sont en cire,
à l'échelle 200%
Dans la vie moderne deux expositions permanentes: le tremblement de terre et l'appel du devoir. Deux évocations sensibles et qui montrent la philosophie du pays mieux que mille lignes de discours.

Je connais les tremblements de terre, Tarbes y est sujette et Marrakech aussi. Hier nous avons testé dans la petite maison du musée ce que cela fait. J'y ai retrouvé les symptômes que je connais. Ce matin Wellington a brusquement tremblé. le souvenir de Christchurch est toujours très vif dans la mémoire des Néo-zélandais. Evocation didactique importante à mon avis et très réussie pour tous les visiteurs.

Et pour finir un thème d'archives: l'évocation étonnante des mémoires de guerre  du Capitaine Cox. Récit autobiographique des combats où l'armée NZ a été engagée contre l'Empire Ottoman à Gallipoli (Dardanelles).  Cela donne lieu à la création d'un chemin qui nous livre des situations de guerre tout à fait saisissants. Les personnages présentés sont d'une vérité émouvante.

Vraiment très réalistes,
on peut compter les poils des bras.






      









A ce point du voyage, cette évocation est très intéressante. Il remet en exergue le souvenir pas si lointain de la fin de l'Empire Ottoman dont les suites se font encore sentir aujourd'hui avec tous les pays musulmans du Moyen Orient qui en faisaient partie. Cela évoque une petite phrase de Fadi, notre ami de Wellington dont les origines sont libanaises: "ici nous sommes tous égaux".





Le Musée ne présente pas de grands personnages historiques à part pour le traité de Waitangui et bien sûr les visites des Roi et Reine d'Angleterre. Cela donne une image très profonde d'humanité de l'ensemble de la Nation Néo-zélandaise.  Je cherchais des fondements à la force des All Blacks, je crois qu'en partie elle se situe là: leur insularité, le respect vis à vis de l'histoire des maoris, ce sens guerrier et concentré sur le clan ou la famille, la valeur travail liée à la culture protestante et une grande flexibilité. Le tout avec la mixité de la population due à l'immigration fait que comme l'accueil ici est une vraie tradition qui impose des devoirs, chacun est fier d'être Néo-Zélandais   

A l'entrée du chemin illustré, deux mots: "Duty Call"...dans le monde d'aujourd'hui il est trop souvent oublié "l'appel du devoir"; la plupart de gens pensent qu'ils n'ont que des droits!

  Michel Prieu


Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com


Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com




  

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