Translate

Adélaïde: 2 - Kangaroo Island



Bout de chemin de 1h30 pour  presque 100 km pour Cape Jarvis; un bout d'autoroute et des routes plus étroites, surtout bien balisées. Le temps est un peu serré, le ferry de Sealink est à 9 heures. Le jour se lève à peine et je ne peux m'empêcher de penser que vous dormez encore...Comme ailleurs, même à 6H30 beaucoup de monde sur la route pour Adelaïde, travail oblige. Nous roulons à contre courant et la route est tranquille.

Toujours la même émotion quand je longe une côte, le Monde en est ouvert. Il suffit de plonger pour être ailleurs. L'Australie est un accident de l'évolution de notre Terre. A la fin de l'ère glaciaire, les eaux sont montées (ce qui va continuer) et l'Australasie s'est scindée en plusieurs terres soeurs: Nouvelle Guinée, Australie (Continent) et Tasmanie. L'Australie est  née il y a 18000 ans, donnant la mer d'Arafura, le détroit de Torres et le détroit de Bass qui voit passer les voiliers de la course Sydney-Hobart, juste après Noël. L'île des Kangourous en est une résurgence et en a le même sol; les îliens parlent du Mainland en parlant de l'Australie...Je ne vous dis pas l'accent.


A vrai dire, pas dans notre assiette ce matin... Jill était chez sa fille aînée, quatre enfants dont des triplés (vive la science) et Andrew s'est mis au fourneau. Le jeune chef est sûr de lui, c'était très bon, mais très copieux, peut-être. 

En fait, ce n'est pas cela: on n'aime pas faire les touristes et  la visite guidée de  Kangaroo Island sera faite en bus, pas notre tasse de thé. Confidence: vous avez bien lu mais prononcez quand même "kangourou avec le nez", tout le monde comprendra, si vous décidez de venir nous rejoindre.


L'arrivée  sur  le  départ  du ferry est en  surplomb. Mais nous avons l'impression que c'est un  peu  vide,  un  vrai bout du monde Cape Jarvis.  Nous arrivons    à  l'embarcadère juste    avant   les   familles japonaises   qui  vont  nous accompagner et juste après quelques  gouttes  de pluie. Nous   trouvons   aussi   un groupe de jeunes  filles  qui doivent   faire  du  patinage artistique; elles répèteront leurs games sur le pont du ferry durant le voyage. Un peu de vent de travers mais pas trop de turbulences. 



L'arrivée sur Kangaroo Island est faite au milieu d'un banc de dauphins et des applaudissements d'une colonie de manchots. Ce sont des immigrés du Sud d'il y a longtemps. Ils n'applaudissent pas fort car ils sont miniatures, par contre ils sont nombreux.





Marc nous attendait au pied du bus et vu notre tête, nous a mis à l'aise avec son sourire et sa notice en français. Très sympa notre guide-chauffeur-dénicheur-de-koalas-découvreur-de-merveilles-de-le-nature. Un faux air de Jeandemange. Mon cher André, tu dois avoir un oncle dans le coin, regarde en bas de ton arbre généalogique... Le groupe de visite est assez équilibré entre jeunes et vieux. On a trouvé aussi une cousine éloignée de Ahd. Elle parle espagnol. Jour exceptionnel selon Marc: pas de vent, mais de la pluie.


Les anglais, par Matthews Flinders ont débarqué les premiers, mais le marquage à la culotte existait déjà en 1802. Nicolas Baudin le suivait de près. Le phare du Couedic est bien de chez nous. Toujours opérationnel, automatique bien sûr; les maisons des gardiens ont été changées en chambres d'hôtes. 


Nous avons déjeuné au bistro de Vivonne Bay. Pas une blague, ça sonne bien français non?  Nous n'avons pas vu la Ravine des Casoars mais elle existe bien. Bien joué Nicolas Baudin! En fait malgré la guerre, ils étaient devenus potes avec Matthews. Toujours pareil avec les anglais, on s'adore, on est complémentaires et on se balance des vacheries...

Un bush "civilisé", mais d'une beauté sauvage rare.


















Le bistro Vivonne Bay est entouré par le "bush" sorte de désordre végétal inextricable....
Le Yuka est une plante endémique ainsi que les Eucalyptus; il y en a de toutes les sortes,  bientôt on pourra vous faire une thèse sur le sujet...
















Les émotions avaient débuté juste avant d'y arriver. L'ile est très vaste 4405km2, troisième parmi les plus grandes du pays. Plus de 4000 personnes vivent sur l'île. Enorme parc naturel réservé à l'agriculture traditionnelle et en même temps un immense Parc National. Marc nous a fait tomber dans son panneau dès Seal Bay.

Regardez cela vaut tout l'or du monde pour le visiteur.

Seal Bay, un éboulis toujours battu par l'océan.

La dune recouverte d'une végétation basse 
sert de lieu de nidation aux otaries.
Mais avant d'aller plus loin, laissez-moi vous présenter Don, notre Ranger chargé de veiller sur le bon déroulement de la visite et surtout sur le respect des animaux et de leur zone de vie. Cet homme porte sur lui le respect des hommes et de la nature...


Le vent sculpte même les arbres...

Elle est pas belle la vie ? Instant présent, un vrai bonheur.
 On arrive à l'heure de la sieste...
Seuls les petits semblent actifs.
"Si tu m'embêtes, je vais le dire à ma mère !!!"

Justement voilà les parents.

Je trouve le père un peu imbu de sa personne....
Notre venue a surpris les mouettes, 
qui ont réveillé tout le monde ......
Vos gueules les mouettes !!!!!!!
Plusieurs pirouettes de la nature pourraient nous faire réfléchir: les aborigènes qui vivaient sur l'ile il y a 10000 ans, ont disparu. Seules des hypothèses existent sur leur mort: épidémies, guerres, virus....etc? Des espèces repérées d'animaux sont aussi manquantes: depuis 1936 les émeus nains. Certains colons ont dû y participer. Par contre cette terre n'a pas été déboisée et une tentative d'agriculture intensive a été tentée. Sans succès, rien n'a fonctionné. 

Aussi l'élevage s'est développé autour des vaches et des brebis. Une particularité sur le miel. Il est fait par des abeilles liguriennes, importées d'Italie en 1881. Les contraintes naturelles ont conduit ses habitants à la diversification par le tourisme. En petit un exemple d'intelligence agricole avec contrôle des entrants ou interdiction pure et simple. Des contraintes mais une faune et une flore jalousement gardées et d'une authenticité rare. 

Nous avons vu du vin et du fromage de brebis. Le fromage nous goûterons, le vin a attiré notre attention. 25 AUD la bouteille au restaurant, 35 AUD au bazar touristique. " Y a un truc!", une piste à suivre... 
Ces petits détails remarqués à peine arrivés pour s'aperçoir que les australiens aiment la cuisine, peut-être gourmets même. A Perth, Diane regardait souvent le Top Chef local et Jill est le plus clair de son temps matinal aux fourneaux. pas étonnant que son fils Andrew soit chef cuisinier. Pas de hasard...

Après le déjeuner, rapide et très correct offert à Vivonne Bay Bistro, direction le Parc de Chase Flinders. Les arbres sont magnifiques, majorité d'eucalyptus et des "garrigues" partout. Le bush doit être terrible. Il repousse les bouquets de feuilles vers le haut.  Vous avez l'impression de rouler dans un panier de brocolis. Les nuances de vert sont étendues sur toute la palette du nuancier et le jaune de la piste rappelle les couleurs de l'Australie. 


Le parc  Chase Flinders est  un des premiers aménagé en Australie. Il a permis de sauver des espèces qui ont disparu sur le continent. La végétation sans être luxuriante est magnifique d'étendue et de diversité. C'est une grande caractéristique de cette visite. La nature y est dans toute sa dureté et en même temps d'une beauté extrême. 

Un autre miracle du vent et de l'eau à "Remarkable Rocks". Pas besoin d'en rajouter non plus, juste pour voir la différence entre la hauteur d'une pierre en 1912 et une de nos jours. En un siècle, Eole a ruiné le granit comme il a sculpté les arbres. Le vent dominant doit être terrible. Il change la coupe des arbres et les oriente à sa guise. Au pied des falaises, l'eau est limpide, les roches affleurent. Pas étonnant que ce soit un lieu réputé de pêche sous-marine et de visite d'épaves. Les otaries sont dans leur domaine ici aussi. Pas de soucis, les parents chassent ou se reposent, les jeunes ont des jacuzzies naturels  pour jouer.






























C'est ce lichen qui donne la 
couleur rouge aux parois de granit















Phare du Couedic et Admirals Arch. Ou  le travail  du vent  et de  l'eau à travers  les siècles. Un aménagement de la Nature et des hommes en parallèle. Tout est fait pour que l'approche des animaux par les visiteurs soit la plus douce  possible.  Nécessité  de  ne  pas  endommager   les sites et assurer le  sécurité des  personnes.  Du cousu  main. A tel  point que  j'ai pu  surprendre  un serpent brun noir à peine dérangé, une grande surprise pour lui comme pour moi!



L'endroit est mal pavé....


Admirals Arch ou les oeuvres de l'eau et du vent

Ce serpent est l'un des plus dangereux de la région.....



















Retour vers l'embarcadère non sans une petite visite aux Kangourous et aux koalas. Ils sont partout sur l'île, à l'état sauvage. En ce qui concerne l'emblème de l'Australie, c'est bien le wallaby qui est un petit mammifère. le Kangourou est plus grand il peut mesurer deux mètres. Il mange essentiellement de l'herbe et des fruits selon son habitat. Difficile de s'en faire un ami, il impressionne. Dans les champs, comme les brebis il est couleur de la terre, brun noir. en ville des exemples de wallabies , transformés en animaux de compagnie deviennent tendance. Je préfère les voir jouer au rugby, définitivement. La viande de kangourou à l'export est soumise à autorisation. C'est du kangourou d'élevage ou de chasse commerciale que l'on consomme en France.


Voyez le tendre ballet  de la maman et de son petit. Miracle de la nature, plein de poésie pour obtenir un sein. Messieurs, svp, que l'on ne vous entende pas.... 


Une mère et son petit (pas si petit que ça)...
Moment de câlin, un peu de tendresse...
Maman, j'ai soif ... zut, c'est où ?
Et pendant qu'il tête, elle lui caresse la tête....
(comment voulez vous que les étrangers s'y retrouve tête / tête !!!)
( La qualité des photos n'est pas des meilleures; j'étais assez loin, mais je ne pouvais pas ne pas vous les montrer.....) FD




Le koala, c'est la peluche de l'Australie. Vous les avez vus en cage, les voici chez eux. Vous remarquerez que pour dormir pas besoin d'un bon lit. Ils sont très calmes c'est le moins que l'on puisse dire. Ma question c'est: où il met ses sangles pour ne pas tomber de l'arbre avec le vent qu'il fait? Lui, ne connait manifestement rien du principe de précaution.

Quand il dort, le jeune koala, rien à dire, mais dès qu'il est réveillé il ne fait que des conneries. Le voilà sur la route. Il faut sûrement que jeunesse se passe.




Celui là c'est un vieux bougon... un "gran P"!


















Au passage, récital des cacatoès, discussion avec une pie, ballet avec les oies..... Celles -ci sont moins lourdes, plus gracieuses que celles qui font le foie gras. Quant à la pie elle bavarde comme notre merle un matin de pluie. La tête en bas tout est à l'envers, à vous épuiser un touriste même vaillant. Mais ces découvertes australiennes sont passionnantes et cette visite restera gravée à jamais dans nos mémoires. Moins violent qu'à Gran Canyon mais marquant.



Un grand moment de Nature, même en car. La circulation n'est pas très dense, juste assez pour écraser quelques  imprudents afin de donner à manger aux corbeaux.  Le temps de pouvoir admirer le long de la chaussée la poussée des champignons. Je pensais aux rosés des prés ou aux boules de neige, non, ce sont des vesses de loup.

La nature est providence, surtout quand l'homme est respectueux envers elle. L'eucalyptus est le roi de la forêt sur l'île. Par ses contorsions, ses courbes, ses robustesses et ses élancements, il dit toute la douleur qu'il a de grandir sur cette Terre. Tout le mal, qu'il a à pomper sa pitance entre sable et granit. Pourtant en plus de nourrir les koalas, il donne de l'huile aux hommes. Cette plante que les aborigènes utilisaient jadis pour remplir un récipient a des feuilles gorgées d'huile. Leur distillation donne une huile essentielle très réputée pour de nombreux maux: bronchite, asthme, inflammations des voies respiratoires,  mais aussi analgésique puissant, anti-douleur réputé. Elle sert aussi dans les produits d'hygiène buccale. Le résidu de la distillerie, comme souvent en agriculture, sert d'engrais naturel. "Rien ne se perd,  rien ne se crée, tout se transforme" disait Lavoisier. Pourquoi ne jamais s'en souvenir?





Petit eucalyptus ... deviendra grand !!!!














Les Australiens ont fermé très tôt ce bout de territoire et l'exploitent maintenant avec beaucoup d'attention. Je ne sais pas ce que nous réserve le reste de notre séjour, mais pour cette seule journée , cela valait le coup de venir.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire