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Red Center : 6 - Alice Springs



Pas d'inondation devant notre chambre. 


Toute la nuit il a plu à verse et on croyait que Finke River ferait le gros dos et roulerait des eaux rouges…rien de tout cela, le lit de la rivière avait à peine gonflé et l’eau restait aussi verte qu’hier en arrivant. 




Pas très engageant pour les visites...
Pour rejoindre notre prochaine étape il restait seulement 130 km. A Glen Helen nous n’avions pas vu les derniers kangourous aux pieds noirs espèce en voie de disparition et nous devions laisser quelques sites à visiter sous la pluie. En fait nous étions attirés par Alice Springs pour continuer l’histoire entrevue à KC Wilderness Lodge.


Alice Springs est au centre de l’Australie, à mi-chemin entre Adelaïde et Darwin. La création de la ville est due à la Station Télégraphique qui fut érigée là pour servir de relai sur la ligne télégraphique transcontinentale. Le nom de la ville fut donné par celui qui trouva le point d’eau qui servirait au début à alimenter les populations. Il lui donna le nom de la femme du chef de projet.

Sous le rocher, la source.
Etonnamment, Alice n'est jamais venue dans la région..
Achevée en 1872, cette ligne joua un rôle important dans le développement de l’Australie. Elle réduisait considérablement le temps de transmission des informations et réduisait ainsi l’isolement des Australiens. Le chef de station avait de lourdes responsabilités, non seulement il dirigeait la station mais il était aussi responsable des Aborigènes de l’Australie Centrale. Il était commerçant, juge et parfois médecin en recevant les instructions télégraphiées d’Adelaïde.

La construction des bâtiments du chef de station est à la fois robuste et écologiquement étudiée pour le protéger des fortes chaleurs de l’été. Le confort y est très britannique.
La femme du chef de station avait aussi un rôle important à la fois lors des réceptions des rares visiteurs qui donnaient lieu à des fêtes et elle était aussi couturière pour habiller les Aborigènes qui travaillaient à la station.
La station donnait à Adelaïde des informations météo avec des relevés journaliers. Les études météo de l’Australie ont commencé ainsi. Si la station télégraphique travaillait jour et nuit , il n’en était pas de même pour le bureau de poste. Les passants étaient rares et le courrier arrivait toutes les six semaines.




Le cheval était l’objet de tous les soins car c’était le seul moyen de transport efficace de toute la région. En plus des employés, l’homme fort était le forgeron en même temps que maréchal -ferrand. C’est lui qui a séduit Polly qui sont devenus les grands parents du fondateur de KC Wilderness Lodge à Kings Canyon.



Bien entendu, il y avait une préceptrice et une salle de classe (réfectoire et salle de tribunal aussi) pour les enfants des personnels de la station. La station avait également un chef cuisinier pour préparer le pain, alimenter les techniciens et les personnels qui travaillaient à la station. 
Grandeur et décadence,
l'unique fil de transmission
sert maintenant aux oiseaux










En visitant le site il est intéressant et un peu vertigineux de voir les appareils de transmission du code Morse (1836) et de mesurer la différence avec nos systèmes d’aujourd’hui en à peine 180 ans. Notez aussi la rapidité de la construction des 3200 km de la ligne transcontinentale. 



Le projet initié par le superintendant des postes, Charles Todd en 1865 voit le premier poteau planté le 1er octobre 1870. Le premier message de Londres à Adelaïde passera en 7 heures le 21 Octobre 1872. Quand vous voyez l’état du bush et les difficultés de traverser les terres du Nord avec la mousson en particulier, les traceurs et les trois équipes de prestataires techniques, plus les poseurs du câble sous-marin venant de Java n’ont pas vraiment chômé en chemin.

Production d'électricité pour le fonctionnement de la station.
Ce système occupait la moitié d'un bâtiment !!!

La station restera opérationnelle jusqu’en 1932. Entre 1932 et 1942, un bâtiment de l’ancienne station a servi de maison aux enfants métis qui ne pouvaient, selon la loi australienne (1869-1969), être laissés à l’éducation de leurs parents Aborigènes. Histoire sombre de l’Australie…qui donne lieu encore aujourd’hui à des controverses.

Les aborigènes représentent 17 % de la population de la ville et 29 % du Territoire du Nord.
Alice Springs possède une école par radio qui assure un enseignement à des enfants isolés. Cette école a des élèves âgés de cinq à douze ans (The School of the Air).


Photo internet

La ville compte 28000 habitants. Sa caractéristique est qu’elle présente un nombre de galeries d’art aborigène assez exceptionnelles. Avec des créations traditionnelles de l’esprit originel mais aussi des évolutions contemporaines d’une grande beauté. Difficile en venant ici de ne pas acheter. Les pièces vont des tissus, au tapis en passant par la peinture, la céramique et la bijouterie. En particulier le travail du bois est d’une qualité remarquable.  Peter nous a précisé que l’art actuel, et la peinture en particulier, ne s’est développé que dans les années 70. Jusque-là, la peinture est un art éphémère essentiellement corporel. Il traduit souvent des rêves. 



Photo internet
Dans l’univers aborigène tout est à la fois naturel et culturel. Les tableaux ou les dessins décrivent une histoire. Christine le raconte très bien pour présenter l’histoire de l’acacia qui permet de nourrir sa famille ou lorsqu’elle présente les plantes médicinales. Pour tout comprendre il faudrait plus de temps…Il reste à rêver de revenir pour tout approfondir.





On a juste effleuré la culture aborigène mais passer par Red Centre nous aura éclairé et donné l’envie de mieux vous parler de ce qui s’est passé dans ce voyage au centre de l’Australie... La route n’est pas finie.

Photo internet

Michel Prieu

Facebook: Michel Prieu

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Photos : 
francoise.devillechabrolle@gmail.com



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