Adélaide: 5 - La ville

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Adelaïde? Que vous dire? La ville elle même n'est pas très chaleureuse, je veux dire qu'elle ne vous prend pas dans ses bras. Les grands immeubles modernes côtoient les maisons ou immeubles anciens de l'époque victorienne. Parfois un flash qui rappelle le Far West. Un quartier asiatique avec ses portes traditionnelles en pays étranger que l'on peut voir à San Francisco ou New York, pas encore à Paris.

Ce qui frappe ici , c'est encore une fois l'espace, il vous donne l'impression de vide , comme si l'ensemble manquait de chaleur, une drôle d'impression. Vous avez tout de suite envie de partir vers le jardin botanique pour retrouver l'entourage connu des plantes et de la végétation.

C'est ce que nous avons fait avant de filer à Glenelg, qui est la plage de la ville. Là où il faut être vu de temps en temps. Nous l'avions vue en compagnie de Jill et Graham de nuit, grouillant de monde avec des restaurants bondés vendredi dernier, là c'était plutôt tranquille en début d'après midi. Il y a un peu plus de monde sur la plage et les jeunes s'en donnent à coeur joie au plongeoir de la jetée.

Les pêcheurs arrivent à peine, la marée va remonter.

Adélaïde est impressionnante par sa surface. De Windy Point le centre parait tout petit mais autour les espaces de vie sont très étendus, vers la côte et sur les collines. J'avais trouvé Keith à Perth un peu chauvin en me disant que nous n'avions pas besoin de passer tant de temps dans la capitale d'Australie du Sud. Il avait raison mais autour il y a beaucoup de choses à voir et à faire, nous allons partir sans avoir tout vu.

Visite au musée Tandanya qui nous parle des aborigènes. Nous allons les voir chez eux, dans leur environnement au Centre Rouge, mais nous voulions voir de nouvelles réalisations. 

Leurs créations sont très intrigantes de couleurs et de patience. Les peintures sont d'une complexité rare. Le temps ne semble pas compter pour eux. C'est notre première impression. Avec le festival "Fringe",  Tandanya est réservé au spectacle, une seule exposition est en cours, nous verrons la vie aborigène à Melbourne ou Sydney. 

Avant de partir, au coin du Jardin Botanique, nous n'avons pu résister à visiter  le musée du vin australien. Le bâtiment a été réalisé pour faire la promotion des vins du pays auprès des touristes et des professionnels du secteur. 

Ensemble moderne et chaud pour présenter les trésors dont on vous a déjà un peu parlé. 120 crus de tous les vignobles d'Australie sont à déguster  et vous pouvez choisir selon vos goûts et votre bourse. Ce qui a été intéressant, c'est de retrouver tout ce qui fait le vin. Le terroir, la vigne, la vendange et le travail des oenologues. Pour compléter la culture du vin , un peu de culture tout court avec des expositions d'art local sans lien avec la vigne et le vin.

Tableau réalisé à 
base de morceaux 
de miroirs colorés



L'utilisation des systèmes d'information modernes permet une visite exhaustive de tout le vignoble australien. Dans ce bâtiment vous apprenez des choses sur les maisons et leurs marques, hors concurrence. C'est le vin australien à la conquête du monde....

La naissance du vignoble un peu avant 1850, jusqu'à l'énorme travail marketing d'aujourd'hui sont  présentés dans les moindres détails. Les bases de raisin puis les évolutions qui se poursuivent en relation avec les Universités, Toutes les Universités, celles du vin et des affaires. Le travail des oenologues est mis en avant, les grands chefs donnent leur avis pour faire mousser la profession , c'est très professionnel, voire agressif. Au plan technique, évolution des contenants en verre, de la forme des bouteilles, des bouchons (l'invention du bouchon vissé est australienne), des techniques de lutte contre les prédateurs (nombreux oiseaux partout dans la nature) et les maladies. Voyage sans dégustation mais un vrai plaisir en découvrant cet effort culturel et commercial. Ils n'ont même pas peur des vins français: pas ou peu de taxe à l'import.  

Diffuseurs de parfums caractéristiques des principaux cépages

Je ferai à la fin du voyage un sujet plus complet encore car j'ai aimé ce que j'ai vu ici et il y a des choses à faire connaître à mes amis vignerons de Côte du Rhône et de Champagne. Rassurez vous, ils ont des trous dans leurs gammes et pourraient faire plus encore mais pas la peine de leur donner des idées. Ils sont déjà très agressifs et d'ores et déjà je considère qu'ils travaillent mieux que les californiens. Leurs vins sont très biens travaillés, réfléchis... Et ils sont en crise tout de même. Depuis 2009-2010, ils ont effectué des arrachages. Les surfaces ont diminué pour se situer autour de 154000ha. La part des vins blancs diminue, ce qui me semble aller à l'encontre des goûts des gens. On sent l'évolution vers les blancs et les rosés en Europe au moins. Ce n'est pas le marché australien, tourné vers la Chine , les USA et le Royaume Uni. Le climat australien favorise la diversité et le nombre de cépages est important, permettant des productions de bas de gamme comme de très haut de gamme. Le marché s'organise autour de cette stratégie, mais tout ne se vend pas. Le vin demande une éducation du goût, un large travail spirituel, nous n'en finirons jamais de goûter et de nous quereller, sur les impressions, les goûts et les couleurs...

Nous repartons d'Adélaïde avec l'impression d'avoir exploré les environs et peu le centre. Nous avons pris un bain de nature, plus que d'océan. En ville nous avons eu plaisir à voir comment les australiens font du sport, toutes les installations sont utilisées tout au long de la semaine et de la journée par tous les gens jeunes et moins jeunes...Nous verrons la partie de la culture australienne dans les grandes villes et sans doute près d'Alice Spring pour la plus ancienne.

Michel Prieu

Facebook : michelprieugolfpassion@gmail.com

Photos : Françoise Devillechabrolle