Fort des informations recueillies au centre culturel, nous sommes partis vers ULURU. La terre a été rendue aux Aborigènes en 1992 mais Uluru était déjà un parc national, les Aborigènes louent à l’administration des Parcs Nationaux qui en font l’entretien et l’animation.
Les aborigènes et les rangers travaillent maintenant ensemble pour que les règles fondamentales régissant la vie des aborigènes soient respectées. A l’origine les aborigènes étaient chasseurs, pêcheurs et cueilleurs sur leur territoire. Ils se déplaçaient en fonction de la saison et des plantes qui se trouvent disponibles dans le bush pour manger et se soigner. Ces deux actes de la vie courante sont très liés et confiés aux femmes. Les hommes courent le bush pour trouver les protéines, viandes en particulier, kangourous, iguanes, dingos… Certains vers vont servir aussi, ils sont trouvés dans les racines des arbres…
Les graines sont préparées pour faire du « pain » pour partager souvent
La spiritualité des aborigènes est assez complexe. Et les roches spectaculaires comme Uluru et Kara Tjuta sont les lieux propices pour créer des sanctuaires. Une légende du peuple voudrait que Uluru représente un modelage de Dieu au moment de la création. Croyance naïve mais comme les choses simples enseignées par la tradition orale aux enfants par les anciens sont très fortes, elles ont couru au travers des millénaires.
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Voiture serrées les unes contre les autres sur plus d'1km...... |
Il faut voir l’engouement pour cette colline qui selon comment on la regarde pourrait représenter un teckel au pied de son maître, un iguane tapis pour attraper sa proie ou un éléphant prenant son bain.
Pour la voir de ses différents points de vue au coucher ou au lever du soleil tout est bien réglé. Parking de cars ou parkings de voitures sont bondés chaque jour. Les tours opérators sont bien organisés. On ne sait pas comment cela se passe s’il pleut. Pour la communauté aborigène de cette région il est très important que les règles ancestrales soient respectées.
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.... Pour prendre cette photo, connue du monde entier !!! Entre nous, je trouve que c'est loin d'être le meilleur angle du site.... |
Un fond de tristesse et d’incompréhension m’a précédé dans ces lieux et suit partout depuis que je suis arrivé à Perth. La découverte chaleureuse, humaine de la Nouvelle Zélande me donne encore plus questions à poser. Comment le pragmatisme anglais a-t-il pu créer une telle négation de la vie des gens qu’ils ont rencontrés en arrivant sur cette terre ? Mon incompréhension est totale. Je comprends la force des tribus aborigènes qui se sont vues depuis plus de deux siècles privées de leurs prérogatives jamais contestées pendant des millénaires, les vouloir encore plus fort maintenant, les revendiquer. Mais les villes et le pays qui a grandi a détérioré les zones sacrées. En sachant que le bush sans le dire est lui-même sacré : c’est le garde-manger ! En fait je vous le dis, ce lieu est magnifique et je ne m’y sens pas en harmonie. J’y suis étranger.

En même temps je suis fier d’être là car dans mon village, à la campagne, au pied de la montagne, j’ai appris les plantes, j’ai vu les paysannes soigner les canards et les poules. Avec mon père nous avons couru les bois pour cueillir les cèpes ou les girolles, les mûres ou les fraises des bois; à Noël grimper aux arbres pour une branche de gui ou de houx afin de décorer la table ou l’entrée du logis des parents. Je sais le pouvoir des plantes pour soigner les gens. Mais il ne fallait rien détruire, ne pas casser les branches. Respecter les sentiers, ne pas faire de bruit, ne pas parler, ne pas parler pour mieux écouter la nature… Les aborigènes ne savent pas cela et au détour d’un chemin croiser même leur « Hi ! » sérieux ne reflète que la tristesse au fond de leurs yeux.
Au moment où j’écris ces mots, je me rends compte que sur la face ouest (nord-ouest plus exactement) nous étions très nombreux et que lors de la visite face est (Nord-est) nous y étions presque seuls…comme si le marketing en avait été moins bien fait !
Depuis le départ de notre voyage, Françoise me disait « le sanctuaire voisin de Uluru me paraît mieux à aborder, il semble plus attrayant » … Nous y sommes allés et étions presque seuls.
Pour moi il n’y a pas photo (excusez-moi de l’expression, vous jugerez vous-mêmes) si il y a quelque chose à bien explorer c’est bien Kata Tjuta. Pourquoi ? parce qu’il est plus aéré. Parce que les dieux divers peuvent tous s’y cacher. Dans les vasques en pleine falaise, ils peuvent se reposer. Les croyants peuvent y déposer des présents. Et puis vous pouvez y grimper. J’ai bien vieilli mais mes jambes de Pyrénéen tout de suite ont trouvé le train. Cette mécanique du corps qui vous fait épouser les marches de la montée et que vous pouvez escalader sans être essoufflé.
Petit matin à Kata Tjuta |

Les premières pentes passées, le chemin escarpé s’est ouvert sur un cirque aux couleurs orangées et tout de suite après, sur un dernier raidillon, une brèche ouvragée tombant sur la vallée. Un raccourci ou plutôt compromis du cirque Gavarnie et des gorges qui descendent de l’Atlas vers Ouarzazate ou Zagora. C’est cela qui est compliqué dans le voyage, votre œil découvre une superbe nouveauté et votre cerveau essaie de comparer avec ce que vous connaissez. La virginité, c’est très compliqué.



Les galets incrustés dans les plies de la terre |
Où que ce soit sur terre, une montagne attire les esprits. Ici j’ai vu où ils pouvaient se réfugier. Je ne comprenais pas l’attente du peuple aborigène, pour en savoir un peu plus je saurai poser les bonnes questions. Je peux partir d’ici. J’ai vu les lieux sacrés des aborigènes, maintenant je peux les rencontrer. Et s’ils se cachent encore aller les chercher.
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Anecdote : THE mouche !!!
Où que vous vous trouviez les moches vous accompagnent. Elles aussi ont quelques millénaires. Elles ne piquent pas mais sentent votre présence à 30 km (les moustiques à 70m). votre respiration dénonce votre présence. Elles ne piquent pas mais essayent d'envahir tous les orifices du visage. Vous ne pouvez marcher sans être équipé pour votre tranquillité
Michel Prieu
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