Au cours de ce voyage, nous voulions voir la Nature, dans son intimité, toute sa diversité. A dire vrai, c'était une idée sûrement venue des lectures ou d'images déjà vues en somme un cliché. Le mot "île continent" pour l'Australie m'avait alerté mais ici en Nouvelle Zélande c'est très différent; nous sommes sur une île d'une autre dimension. En apparence, tout y est calme à la ville comme la campagne. Le tout animé par le vent.
Petone, Lower Hutt, vous connaissez, on a cherché le bout du monde qui nous intéressait: Rimutaka Forest.
Poussés par un vent à décorner les boeufs, j'ai roulé un peu vite et Françoise a râlé. Je prends confiance à la conduite à gauche, je suis bien moins stressé. Elle sur le côté, n'a pas la même idée... A droite, dans la vallée les arbres tentent de résister au vent qui veut les faire tomber. Pas loin de 40 noeuds ça commence à compter. Mais le spectacle est de l'autre côté. Sur les pentes des rochers on va parler du bush, on ne sait pas le nommer. Un ensemble inextricable de plantes très variées, les unes lisses pour vous laisser passer et les autres qui piquent pour vous en empêcher.
Cette Nature présente à nos yeux l'âme de ce pays. Il a vécu tout seul pendant des décennies et tout d'un coup les colons ont débarqué. Ceux qui venaient d'Ecosse voulaient de la bruyère et des genêts. Il les ont amenés. Et comme par hasard ils se sont plus ici et ont alors foisonné. Les monts sont ainsi habillés de jaune pour le reste de leur vie.

Je ne sais pas nommer ce torrent de verdure qui dégringole des sommets alentours. On dirait de la lave qui coule d'un volcan avec le même bouillonnement. Tout d'un coup incongru un sapin mieux nourri fait le beau pour rappeler qu'il vient de l'hémisphère Nord et qu'il est bien ici.
Dans tout cet entrelacs la fougère domine, c'est l'arbre du pays. Elle lui donne la vie et sa philosophie. On dirait des palmiers, toujours bien protégés, le vent n'arrive pas à les courber. On dirait qu'au cours des années les feuilles mortes se sont agglutinées pour en tresser le tronc et le solidifier.
Au bas de la colline, pour mieux déparer, les prés ou le long des fairways, les cèdres aux troncs noués semble toujours blessés. Leurs branches sont torturées comme s'ils avaient souffert d'être plantés sur cette terre où ils ne sont pas nés. Ils semblent importés. Ils ont été taillés mais chaque fois redonnent des bouquets. Leurs corps gris ébranchés lancent les bras au ciel en autant de statues d'art contemporain dont le sculpteur aurait perdu la tête et le sens de l'humain.
Le vent pousse toujours et de plus en plus fort. Les troupeaux de bovins succèdent à tous ceux des ovins. Éparpillés dans les près , les moutons sont couleur de leur herbe qui avec l'été a fini par sécher. On ne sait pas si elle est salée mais ils n'ont pas de mal pour la brouter sans arrêt. Même si on s'arrête ils ne lèvent pas le nez. La laine sur leur dos est si épaisse qu'elle leur fait une carapace comme pour les chevaux des picadors dans une corrida.
On avance encore et les arbres ont laissé sur le dos des collines une toison desséchée. Elles commencent à s'incliner vers l'océan. Et tout d'un coup il apparaît au détour d'un tournant. Le vent animé de milliers de montons qui semblent gambader. L'écume montre bien que le vent est très fort; au confins des courant l'eau est soufflée et fait un beau brouillard. C'est l'écume du temps qui file avec le vent.

Lui, face à la mer, attent stoïquement que le vent se calme... |
Heureusement ce matin je suis passé chez le coiffeur, je n'ai pas les cheveux dans les yeux. On va se retourner pour visiter le golf sur le bord de la route. Il paraît seul comme un parc au milieu de la vallée. Les fairways serpentent entre la rivière et les cèdres affolés par le vent déchaîné.
Le moment de rentrer pour revoir tout cela et mieux vous en parler...
Michel Prieu
Michel Prieu
Facebook: Michel Prieu
Mail: michelgolfpassion@gmail.com
Mail: michelgolfpassion@gmail.com
Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire