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Christchuch : 5 - Banks Peninsula


Sur le sommet de Gondola, en regardant par dessus le port de Lyttelton se découpent des monts, restes des vieux volcans qui ont créé la Péninsule de Banks.

A y regarder de plus près, les arêtes arrondies tombent en pente abruptes jusque dans l'océan. La carte nous montre une côte entièrement découpée. Si l'on en croit les échos de nos amis d'ici, le but c'est Akaroa, pour beaucoup la Baie des Français. Si loin de chez nous, on ne peut qu'aller voir comment nos marins sont arrivés par là.



En partant de Chrischurch on contourne les monts. On laisse sur la gauche tout le piedmont animé des grands arbres qui changent de couleur. L'automne est vraiment en marche et chaque jour donne de nouvelles couleurs à toute la forêt. Sur la droite la plaine jusqu'à l'océan. C'est presque impressionnant l'a sensation de voir ce coin de terre s'abaisser sous la mer. Beaucoup de troupeaux sont dans les enclos et se moquent de ce qu'on peut penser. Petit à petit on laisse les villages et tout d'un coup presque plus rien. Par-ci par là, une ferme qui vit, juste un abri pour les outils et la maison d'habitation. Les bêtes sont dans les prés, elles y restent toute l'année. Les races ont changé par rapport au nord, mais c'est à peine marqué.



Au bout du lac Ellesmere on a bifurqué à 90 degrés pour aller vers Litttle River.
Tout de suite on s'est élevé et passé à coté du lac Forsyth caché derrière son talus et pas bien éclairé. Ce matin il fait frais et dans la vallée Eole à ouvert ses volets. 

Little River la rivière n'est pas grande et les commerçants connaissent les touristes. Au petit matin pas toujours pressés de s'en occuper. Pour la café ce fut vite fait, mais pour l'information et les petits cadeaux bien faits des artistes locaux  il faudra repasser, les dames étaient très occupées à téléphoner...

Little River est le point de départ de bien des randonnées à pied, à vélo et sans doute à cheval. Au fond de la vallée tout est resserré et même l'hôtel doit trouver des idées pour ranger les vélos...

En dégustant les muffins on a mieux regardé le chemin en fonction du soleil et de sa trajectoire. Si je n'ai pas envie d'écrire, je laisse le clavier. Un boulot de grand père quand bébé se met à pleurer, je le rend à sa mère. Mais pour Françoise, appareil photo bien réglé, le soleil doit l'aider. Ce n'est jamais gagné. Quand tout est en place, il faut alors que je m'arrête au bon endroit et parfois c'est trop tard. 


Dès Cooptown la route s'est élevée pour monter à l'assaut des nuages qui coiffent la vallée. A ce moment nous ne savions pas encore que l'on allait jouer avec eux toute la journée. Le circuit des sommets est vraiment bien fait, on a espoir de voir des deux côtés








Aussitôt arrivés au sommet de Hilltop, à droite ensoleillé, à gauche la purée.  Akaroa Harbour se découvre à nous dans un décor venté, au sommet de la crête les  nuages explosent et laissent la lumière entrer dans la trouée. On pourrait rester là; le spectacle est partout; les nuages poussés par le vent changent à chaque instant l'axe des rayons du soleil qui soulignent tantôt les monts et tantôt l'océan. 



Difficile de regarder à la fois à gauche et à droite. On a aperçu Pigeon Bay  comme le bout d'un tunnel mais Little Akaloa Bay est dans la nuée. Pour Okains Bay c'est presque pareil; aussi on décide de prendre le toboggan vers Duvauchelle. On reviendra par la route des crêtes après avoir visité Akaroa. La pointe de Duvauchelle semble a regret laisser s'échapper un larme:  la minuscule Onawe.

Arrêt à Robinson's Bay , puis à Takamatua, juste avant d'arriver à Akaroa. Un tour sur la jetée, un papa et son petit garçon reviennent d'aller pêcher; une autre famille met le bateau à l'eau, les enfants pas très grands sont tous à la manoeuvre et maman n'a pas intérêt à mal reculer; Tout le monde semble bien entraîné.




Akaroa sera pour moi d'abord un drapeau français planté dans un jardin comme j'aime le voir chez les anglo-saxons  Cela n'a pas d'autre sens que de dire, je suis fier d'être du pays où je suis. Cela fait pour beaucoup ringard ou simplement vieux con, question de génération. Mais à quoi cela sert-il de renier ses racines , son Histoire... Ce sont, pour les petits comme pour les grands habitants d'un pays, des valeurs qui méritent le respect. 
Des gens sont morts pour mettre en valeur sans arrêt nos trois couleurs. Pourquoi le nier? D'avoir oublié tout cela, on n'est plus sûr de nous, on se laisse marcher sur les pieds et donner des leçons...Pour quelle raison? Français, on ne sait plus qui on est. Les vieux sont inquiets et les jeunes s'en vont; ils vont se rassurer ailleurs car ils ont des idées, mais ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas le lâcher.
















Après les couleurs du drapeau , les églises, catholiques avec son toit vert qui brille sous le soleil et anglicanes, plusieurs avec St Peter's la plus ancienne, rénovée pour ses 150 ans. Des piliers au fond de cette baie où parfois Dieu a dû oublier qu'elle existait. 




Et puis les magasins avec des drapeaux français un peu partout affichés. C'est simplement pour attirer le chaland car une fois dedans, il faut s'accrocher pour comprendre l'anglais de ce fond de vallée. 


Un peu de marche pour apéritif , passer au bord de l'eau et 
voir un papa et sa petite fille donner à manger aux mouettes dans une belle pagaille.  Du coup, cela nous a donné faim. Un bistro français mais il est fermé, il ne travaille que le soir ...











Alors pour déjeuner, on a choisi un jardin avec sa table familiale. Ambiance agréable, à l'abri des arbres, on a oublié le vent.









Depuis Auckland, je cherche des lainages et aussi des maillots  de rugby. Si pour le premiers j'ai trouvé fabriqué au pays, pour les seconds , ici aussi les chinois ont la main et moi je reste dépité. Pour les hommes, les couleurs des lainages de mérinos et de possum , malgré leur grande qualité ne sont pas engageantes et peu originales. Un jeune designer du pays devrait s'en occuper, un peu moins de classicisme, donnerait un coup de pouce aux ventes à n'en pas douter.





En 1770, le Capitaine Cook est arrivé ici le premier. La péninsule fut nommée en l'honneur du naturaliste Sir Joseph Banks. C'est en effet un immense parc naturel très particulier. On peut imaginer que dans l'eau c'est pareil. On est si loin de tout que l'on peut espérer trouver au naturel toutes les espèces qui se sont développées sans être dérangées.


La plus vielle maison de Akaroa 1840
Langlois, le chasseur de baleines est arrivé ici et ne voulait plus retourner au pays. Il a négocié avec un chef maori qui habitait la baie avec sa tribu, l'achat de la  péninsule en 1838. L'accord étant passé c'est en 1840 que la première colonie française est arrivée ici mais entre temps tous le territoire néozélandais était devenu anglais... Mais trouver encore ici une bouffée de français réchauffe le coeur. Pas question de partir sans s'arrêter chez le boucher "français". Peut-être y trouvera-t-on un peu de saucisson. Non, ce n'est pas le cas, un peu plus tard, quand le rush de l'été sera passé. Le boucher est français, le patron est kiwi. Après une expérience réussie il y a quelques années , il est revenu en juillet dernier avec femme et enfants. En France aussi on cherche des bouchers, si eux aussi s'en vont, on va mourir de faim. On a flashé sur deux T-bone steak, pour pouvoir enfin goûter notre Syrah poivré de Martinborough.

Ce matin on a été attiré par la beauté de l'embouchure de Akaroa Harbour. On a tenté d'y aller mais en voiture on a vite été arrêté; après Onuku le chemin est barré. Il va falloir revenir pour y aller à pied ou à vtt. Un signe certainement...



On a repris le chemin des crêtes, en se disant que nous n'avions pas été souvent gênés sur la route. On a semé les vans des asiatiques que l'on a juste retrouvé aux points à visiter et du coup nous avons voyagé presque seuls. 

Long Bay Road est plutôt escarpée pour arriver jusqu'au sommet. Mais tous les nuages ne sont pas partis, il va falloir faire avec; parfois on dirait que les volcans ne sont pas éteints.

Les petites criques sont un peu éloignées mais Le Bons Bay se détache dans les nuages. On ne sait plus s'il faut regarder la baie ou bien la forêt.



le chemin en gravier
au bord du précipice...
Passé Okains Bay , Little Akaloa Bay est restée cachée, vous ne la verrez pas. En suivant sur la carte on a repéré une "route" pour rejoindre Port Levy. On a décidé de la prendre; au début étroite mais très fréquentable elle s'est transformée en piste...Quand on a décidé, il faut assumer; avec Françoise pas très rassurée tout s'est bien passé. En hiver ou par temps de pluie, prenez un 4x4 pour votre sécurité.



On a rencontré un élevage  de "mule deer" qui se demandaient bien ce que l'on faisait. Pour les prendre au naturel, impossible, elles semblaient choquées de penser qu'on voulait leur parler.






On a fini par trouver Port Levy, son ancienne école et ses quelques maisons; et ensuite on  continué le long de la côte par Purau, pour arriver à Diamond Harbour, juste en face Lyttelton. 



Parfaitement rassurés, on a continué vers Govenor's Bay. 16h, Universe  était fermé; on a quand même profité de sa terrasse pour prendre les photos de la baie puis on est allé boire une bière à l'hôtel d'à côté. On y est pas resté comme le tableau noir écrit à la craie nous y invitait. 



Si vous venez dans cette région faites étape là, vous verrez c'est vraiment très sympa. Vous êtes à deux pas du port de Lyttelton où les gros tankers versent leur cargaison dos à la route. C'est très impressionnant.


La boucle était bouclée, de belles images encore dans les yeux, on pouvait rentrer. Le soleil se couchait  derrière Christchurch et nous éblouissait à nous faire arrêter au pied de Gondola. 

Une carte pour plus de détails sur la "boucle"
à peu prés 200 Kms


On a cuit les T-bones sur la poële en fonte qu'il faut prendre à deux mains et ouvert le Juliet 2013 de Ata Rangi (Martinborough) . C'est un syrah, spécial, très spécial. Créé en souvenir d'un moment important de la maison, à l'ouverture, il n'a pas changé le poivre domine les autres parfums. Il vous ferait tousser. Au palais c'est pareil, le poivre est très présent mais il est soyeux et vraiment élégant; l'ensemble se marie bien avec la viande tendre et son assaisonnement. On peut vous le dire, ce fut un bon moment. Si vous le rencontrez, goutez-le, vraiment il est très surprenant.


Michel Prieu

Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com


Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com


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