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Darwin: 3 - A la volée....


Le jour se lève.

Darwin est une ville attachante, on ne s’y attendait pas. Une ville à la campagne entre mer et soleil. A Nightcliff on a pris nos repères avec une aisance coupable. La plage est à deux pas de la maison et comme elle est dangereuse, à trois pas il y a la piscine avec ses lignes d’eau en permanence occupées.
Ici même les rochers prennent la forme de crocodiles !!!
Les gens sont très sportifs. Que ce soit le matin ou le soir ce ne sont pas les avenues qui sont embouteillées, le trafic des autos est plutôt calme mais ce sont les pistes cyclables et les allées piétonnes. Entre les jeunes mamans qui font leur jogging en poussant leur landau et les pépés qui marchent avec les cannes, il faut se faufiler. Je regarde tout ça d’un œil amusé mais pendant dix jours cela remplacera le golf.



Le climat est vraiment tropical. Le matin n’est pas frais mais un peu humide et la température commence à monter vers midi pour ne redescendre qu’en début de soirée. Elle reste agréable comme dans un hammam pour ceux qui n’aiment pas le sauna. Contrairement à nos habitudes une bouteille d’eau traîne toujours à portée de main; en plus de la bière et du vin.
Yacht club
Aujourd’hui nous avons décidé de faire la tournée des ports. On connaît déjà le Yacht Club, ce n’est pas que l’on soit élitistes, c’est que l’on passe devant en allant en ville. Lundi sur le wharf, on avait apprécié le mouvement des bateaux dans la baie. Les tankers se succédaient pour prendre place au terminal pétrolier, tandis qu’un porte container se présentait. Au milieu de tout ça, les pêcheurs naviguaient.
Terminal hydrocarbure (Ph internet)
Port marchand (Ph internet)

Alors on est parti vers Darwin Harbour mais on n’a pas pu y entrer.On est passé par un chemin détourné et l’on est tombé sur une école en cours de pêche. Le professeur était tout emmitouflé pour se protéger du soleil et donnait ses conseils du lancer à des élèves pas très motivés. Un peu avant 11h, sur la plateforme cela chauffait. On a pu détailler un peu mieux le terminal pétrolier.











Arrêt obligatoire à la gare de Darwin qui réunit la ville à Adelaïde. "The Ghan" met trois jours pour franchir les 3000 km qui les séparent. Il s’arrête à Alice Springs et dans plusieurs endroits que vous pouvez visiter. Vous n’avez rien à faire, regarder, penser et déguster. Une grande épopée dont vous pourriez rêver.  C’est plus désert qu’une gare de campagne de TGV, mais alors qu’il n’y a pas un chat, le seul fait de laisser glisser vos  yeux le long des rails qui s’éloignent vers le Sud, vous donne vraiment envie de voyager.

Gare vide
Joli jardin

The Ghan Ph internet
Les trains routiers se succèdent pour porter le pétrole ou le minerai des mines vers les quais. Ces chauffeurs sont fous au volant de ces monstres. A un moment le train roulant avait changé, il portait du bétail vers un lieu de quarantaine. Celui-là n’est pas beau et je plains les veaux. Remarquez ceux qui ont des prés ont un Steakhouse tout à côté. Je ne sais pas si les vaches ont un lieu préféré.
Pour doubler il faut prendre son élan...







Pour la quarantaine, l’Australie ne rit pas, le mois dernier Madame Johnny Depp s’est vue condamner pour n’avoir pas signalé ses chiens lors d’une de ses entrées. Nous témoignons qu’aux frontières les papiers sur les importations d’animaux et des aliments sont très contrôlés.


Avec tout cela il nous manquait le port des pêcheurs.  Direction Cullen Bay au bout du port de l’Amirauté à Larrakeyah. Surprise! Les bateaux sont enfermés. Une écluse ferme le port. Les bateaux sont bien rangés pas loin du marché. En fait, c’est lui que l’on a reluqué. Moi de mon côté, je suis allé faire un tour pour voir avec quoi je pourrais pêcher au bord des rochers ou sur la jetée. J’ai repéré les cannes de Cameron à la maison.




Mais en fait ce que l’on a enfin trouvé depuis que l’on en cherche, après celles en boite, puis celles qui sont ouvertes on a enfin ce qu’on voulait: des huîtres en coquille fermées. Ici aussi ce sont des japonaises et elles viennent par bateau d’Adelaide. Enfin elles ressemblent à celles de Charo et Gérard. On n’a pas lésiné, deux douzaines et des gambas pour tout compléter. On s’est dépêché de rentrer à la maison pour aller les goûter. Le reste du programme attendrait. 

Bon pour les ouvrir j’avais apporté mon couteau mais au début j’ai dû le forcer. Pensez, le pauvre, depuis le temps qu’il se morfondait. En les huîtres le sentaient étranger, les coquilles étaient comme soudées. Enfin, il a fait son boulot et j’ai pu jeter la première eau. Charo et Gérard, ne craignez rien pour la concurrence elles sont trop loin mais on peut vous dire qu’on va aller en rechercher. Elles sont délicieuses juste ouvertes et passées au frais. Avec de l’eau un peu salée juste comme les vôtres. Quatre mois pour vous dire cela, on n’est pas très doués!



Après le café on est reparti. La température avait monté d’un cran et nous aussi car la bouteille de riesling de Mac Laren Valley avait trépassé. Vous noterez comme on respecte les saveurs même sur un autre continent. Le vin et les huîtres sont exactement du même  terroir ! Finalement on n'est peut-être pas si déboussolé que ça....



Comme on vous l’a déjà montré les crocodiles sont partout dans ce pays alors nous avons voulu les voir de plus près. Je suis encore étonné de pouvoir en trouver dans la mer, fut-elle du Timor. Je vais devoir revoir le film « Crocodile Dundee », mais avant cela on est allé en ville voir « Crocosaurus ». On est arrivé juste au moment où ils faisaient leur show. Avant cela, ils ne bougeaient pas: un bout de bois. Un gros, 900 kilos. Mais dès qu’il a vu la ficelle à moins que ce ne soit l’odeur du poisson il s’est réveillé. Enfin je vous le dis, quand je pense que les mouches les plus anciennes sentent votre CO² à 30 km, je m’attends à tout. Difficile ensuite quand son « maître » l’amuse avec sa cuisse de poulet, de ne pas penser à ce qu’il pourrait faire avec votre mollet. Quand on mange une pomme de terre, on a une puissance de 20kg sur nos maxillaires. Lui pour sa cuisse de poulet, il y met 3400 kg. On ne jouera jamais dans la même cour. Vous avez noté, le jeune homme donne à manger, la dame est là, bien armée pour le protéger. Quel homme!


Enfin je vous le dis cette histoire de crocodile rencontrée au bord de la baie nous a chamboulé. Demain on doit aller dans la forêt. Qu’est-ce-qu’il va bien pouvoir nous arriver ?
Il faisait trop chaud, on est rentrés. Françoise a choisi la piscine de la maison et moi la municipale. 



En rentrant Cameron était en train de jouer avec sa Playstation devant la télé. Un garçon surprenant. Il travaille à la mine en plein milieu du bush. Extraction du zinc et son associé le plomb. Lui s’occupe de la machinerie. Il prend l’avion de sa compagnie à Darwin qui l’amène sur place à la mine. En équipe il travaillera plusieurs jours de suite pour retrouver Keesha pendant quelques « jours off », comme ils disent ici. Il a joué au rugby, maintenant c’est le cricket. Avec ses copains il a essayé son nouveau maillot. Quand on lui a dit qu’on n’y comprenait rien, il a rigolé et n’a même pas essayé de nous expliquer. Pour cela il faut être anglais.






Cameron ? Pour les golfeurs, c’est un objet de précision, un putter; et bien figurez-vous que c’est aussi un prénom…écossais. Il doit s’en souvenir le bougre, il en a toutes les qualités : beau, courageux, honorable, populaire. …Keesha ne s’est pas trompée.

Parmi toutes ses activités, le jeune homme a un projet. Vous savez, à Adelaïde, on vous avait parlé de « Ginger Beer ». C'était bon mais un peu sucré, parce que les brasseurs mettent seulement une liqueur. Mais Cam a eu une autre idée: brasser avec du pur gingembre. Alors évidemment, c’est plus typé, moins sucré. Un peu alcoolisé, c’est une boisson moderne comme les jeunes aiment et je dois avouer qu’au moins, un vieux aussi. Son projet est prêt, son brevet déposé et il continue de le travailler. Voilà ses bouteilles parées du nom de la société. Avis aux investisseurs pour le commercialiser et le préparer. Faites-moi signe, je ferai passer. Je ne prends sur ce sujet aucune commission...



Je vous dis cela et Wally vient me lécher les pieds, à croire qu’en plus d’être sympa ce chien comprend ce que j’écris de son patron. C’est un beau projet qui vaut son pesant d’or mais il faut encore beaucoup travailler pour le mener à bien. Cela tombe bien Cam est courageux. A ce qu’on a vu, il a aussi  des amis qui aiment bien ce qu’il fait.

Michel Prieu




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