Translate

Auckland à Wellington : Voyage dans le vert...

Même dans un voyage Françoise aime innover. Pas d'avion cette fois, elle a choisi le train. Le Norther Explorer descend NZ en zigzaguant vers le Sud comme les initiales de Nouvelle Zélande sont sensées le montrer.

Depuis 6 mois qu'elle prépare le voyage, le train lui a fait de l'oeil, elle s'est laissée charmer. Un bon moyen de faire la traversée, pour voir un maximum sans trop se déranger. Train panoramique qui dure un peu mais je me dis que j'ai des jours de lecture en retard. 

La veille au soir bien avant l'apéro tout était préparé. Les sacs dans la voiture, Patrick nous conduisait. Le maître de maison est très attentionné. On le soupçonne très fort d'aimer ce pays et tout ce qu'il y fait, sans oublier la France, toujours en fin gourmet.

La nuit nous a montré du sommet de Birkenhead tout Auckland éclairé. On part et l'on se dit qu'il faudrait revenir, car on n'a pas tout vu. Le souvenir est fort, les dix jours sont passés et l'on part sans regret.

Le soleil commence à pointer quand on aborde le quai, le fond de l'air est frais. Les bagages chargés, on a tout inspecté. Il ne nous reste plus qu'à s'embrasser, pour renforcer un lien qui hier n'existait pas. Une dernière fois grand merci à Patrick; l'intermède français n'était pas prévu, mais on l'a bien vécu.

Le train est agréable avec ses baies vitrées, mais Françoise est inquiète, les vitres sont teintées. A l'avant une plate forme pour tout photographier. Pour moi, 
c'est un peu trop venté.

Au moment de partir, 7h30, le soleil était haut, nous étions en avance et tout était calé, ordinateur sur table et sandwiches à nos pieds.

Heureusement que j'avais la lecture, on restait dans la plaine et on avait déjà tout vu. J'étais dans mon histoire et ne m'ennuyais pas. Rien que des prés où des troupeaux paissaient dans un clos limité.
Dernière image d'Auckland... temps clair, pas de vent

Je trouvais le temps long et puis d'un coup tout s'est animé: Te Kuiti, premières pentes premiers lacets. La rivière serpente et fait pousser les aulnes pour mieux être ombragée. Elle doit les tourmenter, ils sont noueux et forts, tous entrelacés. Pas question de pêcher au fouet...


















Puketoto: on laisse les alpages pour entrer en forêt. La voie monte pour atteindre un sommet. Les arbres sont plantés direct sur le rocher. Les verts sont mélangés et les genêts brûlés restent d'un gris de cendre. On passe quelques carrières ou mines à ciel ouvert...

Le plateau de Mangapoki, alterne bois et prairies. Les arbres sont bizarres, certains très élancés avec aux pieds un bush inextricable aux yukas acérés. Les essences sont mélangées et forment des bouquets , rien n'a été semé, ils pensent qu'ils ne seront jamais dérangés.

Enfin premiers moutons, blancs, courts et , le train leur a fait peur , ils filent dans le pré. Je ne connais pas la race, elles sont trop nombreuses. Il faut les étudier; dans quelques jours je vous dirai, si je parviens à les différencier. Françoise pendant ce temps fait le pied de grue à l'avant. Elle doit mitrailler et en douce, je me marre en pensant que demain elle aura à trier, pas les moutons, ... ses photos.



Le train joue avec Waikato River et passe les chantiers en prenant du retard. La rivière alterne les calmes et les torrents. De quoi pêcher à la mouche mais aussi au lancer. Il doit y avoir des truites je vais le vérifier, ce n'est plus la saison. La nôtre a débuté.



Taringamoto auprès de la rivière les ronces ont foisonné, elles forment un mur impossible à passer.

Kahaki, une bute et des prés par dessus la forêt, un troupeau de chevaux presque dans chaque enclos.

Raurimu Spiral, les tunnels successifs montent vers le soleil. Dans l'étroit chemin de la voie, le train grince et louvoie. Au dessus des surplombs il monte en colimaçon. Les arbres toujours verts, semblent plantés comme des champignons. Pas des rosés des prés, juste des morillons.


















On a laissé au loin le lac Taupo pour arriver dans la chaîne des puys. Si l'on voit au plus prés le sommet de Tongariro,  les autres volcans célèbres Ruhapehu, Ngauruhoe et Taranaki restent dans les nuages.

On est dans la montagne et les bois sont coupés. Les grandes scieries s'activent; on utilise beaucoup le bois partout dans le pays. Pour construire les maisons et clôre les palissades. On fait des ponts aussi pour passer les rivières sur les pistes qui coupent la forêt. Au détour de la voie, de bien belles images, des bars et restaurants toujours bien conservés, on dirait le Far West, vers Monument Valley.

Waigoro est passé, les nuages sont noirs et tout est de nouveau plat.


Utiku, les gorges grises taillées par la rivière tranchent avec le vert des prés et des forêts. La fougère est partout pas toujours argentée mais vivace. Pour les maoris c'est le symbole de l'éveil, la croissance et l'énergie. Même si je ne suis pas d'ici j'aime bien la porter, elle me fait rêver. Mes montagnes en avaient pour mieux cacher les cèpes et joncher les sous bois. Parti dans la forêt, je ne les aimais pas et puis un jour un instituteur m'y mena et parla de sa vie ses spirales et ses pores qui libèrent la vie. Du pays basque en pays catalan les paysans  l'avaient déjà compris...

Dans la plaine qui passe, les cultures sont là; du chou, des betteraves et même du maïs. On approche de Marton; on ne verra pas tout, le soir tombe, à notre arrivée, la nuit sera là. Wellington nous attend et on est en retard... ici aussi des trains arrivent à l'heure et d'autres bien trop tard.



Michel Prieu


Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com


Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire