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Red Center : 3 - KINGS CANYON



C’est d’un pas décidé que ce matin nous avons décampé de Yulara Resort le jour à peine levé. Pas moins de 350 km à parcourir avant de se coucher. Au petit déjeuner, le soleil se cachait derrière les nuages. Comme nous, un peu chagriné de ne pouvoir mettre en place les pièces d’un puzzle assez compliqué de la vie australienne.


Quand on a voulu pointer notre destination, pas de réponse de la géostation. On a compris alors que l’on était au centre d’une grand territoire qui veut garder ses traditions. Mais on ne savait pas que bien des surprises nous attendaient.

D’abord une piste parfaitement réglée Lasseter Highway jusqu’à Eridunda et très peu empruntée. Comme en montagne les gens qui se croisent font un signe de reconnaissance. L’impression d’être privilégié de se trouver sur ce chemin. Un cercle d’initiés.

Chemin faisant avec Françoise on a discuté. J’écris beaucoup elle prend des photos et n’en pense pas moins. Elle illustre un texte mais depuis le départ de Sydney difficile d'associer les deux. On regarde des pierres et des paysages sans y trouver l’esprit des aborigènes.
Heureusement, un moment le soleil qui prépare la pluie joue avec quelques nuages gris comme pour illustrer notre mélancolie. 
Comme je vous l’ai dit et confirme aujourd’hui les cartes d’Australie ne sont pas à l’échelle. Quand vous lisez le papier vous voyez que c’est tout près et quand vous roulez ça se trouve à perpète.
C’est comme cela qu’on a bu le café à Curtin Springs, après deux heures de route pour respecter les règles de sécurité gentiment précisées. Le temps de discuter avec un jeune allemand qui travaille à l’endroit depuis deux mois. Il fait bien son boulot matinal. La station d’essence est adossée à un camping caravaning où le réveil prépare à la route. Le temps de remarquer qu’il vend du whisky et du vin en plus de la bière et du pain. 


Moment de relâche pour faire le tour de la boutique et de trouver les renseignements dont nous avons besoin sur les prochaines étapes.



Une fois reparti on laisse sur le côté le Mont Conner qui n’est pratiquement pas mentionné sur les cartes. Une énorme "mesa" comme on peut en voir aux Usa ou en Afrique.  Deuxième arrêt 132 km plus loin à Kings Creek Station

Dernière station de carburant et
d'eau avant 260 km de piste...









Nouveau café servi par une jeune japonaise. Un moment pour découvrir la ménagerie, les vaches que nous n’avons plus vu depuis la Nouvelle Zélande, les dromadaires, plus vu depuis le Maroc et Aliboron, l’âne qui fait la police quand les dromadaires se mordent les cuisses. Il y va franchement, leur rentre dedans et les sépare. Dans un troupeau l’âne est un régulateur de tension et un charmant compagnon.


Kings Canyon nous attendait. Nous n’avons pas eu à chercher une baie pour garer la voiture peu de monde sur le parking. Toutes les informations pour vous diriger sont toutes sur le papier pour visiter. Le travail d’organisation des Rangers qui animent le parc est remarquablement fait. Si vous vous y prenez bien, à heure fixe vous pouvez suivre un parcours accompagné par un guide connaissant bien la faune et la flore des lieux et sa géologie. 


En fait rapidement, nous avons compris que c’était la Nature qui nous invitait. On le dit depuis longtemps le bush à plat paraît inextricable, Kings Canyon c’est tout différent. Au milieu du lit de la rivière asséchée comme les oueds, les arbres ont poussé et pètent la santé. Avec le jeu du vent, on dirait que certains ont été sulfatés. Leurs couleurs changent sans arrêt.


Les troncs des eucalyptus sont lisses et les écorces fines de plusieurs couleurs. On dirait qu’ils se sont parés comme le font les Aborigènes pour une cérémonie.
le point blanc c'est Michel
qui crapahute devant...
Moi j'ai toujours le nez en l'air!!!
Certains résineux ont atterri là, amenés par l’eau et s’y sont trouvés bien. Ils ont pris racine, parfois enlacés par un eucalyptus.  
La muraille creusée borde le lit de chaque côté laissant la place à des arbustes pour pousser. 


Beaucoup sont des plantes médicinales dont les aborigènes se servent pour se soigner. Au fond de la vallée sur toute la montée il y en a plusieurs  variétés qui sont récoltées tout au long de l’année. 
Nous avons choisi de passer par le lit du torrent mais vous pouvez aussi passer par les sommets. Vous pouvez au choix visiter la région par hélicoptère mais vous couvrez largement le bruit des abeilles qui butinent cette sorte de houx qui vous pique au passage. Il fait de petites fleurs puis donneront des baies qui ont leur rôle à jouer. 
Arrivés au sommet de la montée on s’est arrêté pour prendre le temps de mieux regarder les chutes de pierres par strates qui se sont effondrées. Le calme est arrivé, oui c’est un sanctuaire chaque pierre a quelque chose à raconter. La mienne m’a réconforté et vivement requinqué, celle de Françoise l’a inquiété.

Nous sommes descendus en faisant des stations pour revoir une fois de plus ce qui nous avait marqué.



Katheen Springs




Et puis on s'est  dirigé vers Kathleen Springs. Dans un pays aride le mot « spring » est toujours une musique particulière, il va y avoir de l’eau et l’eau c’est la vie. Voir ces étendues immenses avec une végétation qui change relativement peu, la question est toujours: où est l’eau? Celui qui sait la trouver a quelque chose en lui de divin.

Nous nous sommes engagés sur le sentier avec le plaisir d’être seuls. Pas de voiture sur le parking. Nous sommes en fin de journée pas d’espoir de croiser un serpent ou d’en trouver un sur une pierre au chaud. Mais on sait qu’ils sont là loin de tout. 

Les seules marques historiques en mauvais état sont là pour rappeler une erreur des colons. La vallée a été habitée par des fermes avec des vaches et des brebis. Mais ces animaux broutent et arrachent en même temps; le piétinement des vaches ne permet pas aux herbes du bush de se régénérer. Quand la terre fut rendue aux Aborigènes ils ont tout arrêté. Une règle aujourd’hui permet aux éleveurs de la région d’avoir 4 vaches et 3 dromadaires au km². Ce qui permet de voir, de-ci de-là, une vache ésseulée.

Arrivés au fond du canyon, il y a bien de l’eau; les roseaux sont en pleine santé et les eucalyptus tirent vers le haut pour tenter de grandir encore un peu plus. Leurs feuilles sont plus argentées qu’ailleurs dans la montée et le vent les fait jouer et jeter des éclairs avec le reflet du soleil.




On a regardé de plus près les roches délabrées. Les éboulis forment des cavernes comme des bouches édentées qui poussent de grands cris. La roche rouille illustre sa région, « red centre » ce n’est pas qu’un nom, vraiment une définition.

On ne joue pas au golf mais la Nature sait nous y faire penser en posant une pierre ronde sur son tee au bord du lit du torrent





Wilderness Lodge


Je vous fais visiter...
Le bâtiment principal 
Notre étape semblait terminée, nous sommes arrivés à KC Wilderness Lodge . Emily nous attendait. Grand sourire plein de gaité, les présentations ont été vite faites. L’ensemble hôtelier de campagne est d’un excellent confort. La chambre est spacieuse et bien complétée par une salle de bain 5 étoiles. Une raison de plus de penser que dans le bush nous sommes loin de tout mais jamais nulle 

Belle terrasse-salon
Notre maison de toile


Chambre XL
Salle de bain impeccable 
  

Terrasse privée sur le bush
Salle à manger  qui devient le
bureau de Mr Prieu comme dab...
























Elle est pas belle la vie !!!!
Le temps de rentrer les bagages, sans trop tarder, la pluie menace. Nous avons garé la voiture un peu à l’écart et nous voilà tranquilles pour la soirée. Le temps de vous préparer ce que l’on a découvert.


Michel Prieu


Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com

Photos : 
francoise.devillechabrolle@gmail.com



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