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Christchurch : 2 - Premier contact

Photo internet


Quand on a décidé de visiter Aotearoa, "l'île au long nuage blanc" des Maoris, on y a mis Christchurch pour y sentir le rugby. La patrie de Richie, l'homme au coeur de  Crusader du Canterbury. On est venu trop tard pour le voir jouer mais je peux mieux vous dire pourquoi on est là: pour réparer un oubli et se faire pardonner.


2011, c'était l'année du plus grand évènement sportif de la Nouvelle Zélande, la Coupe du Monde de Rugby. En 2010, une secousse sismique a endommagé la ville mais pas trop profondément. La Nouvelle Zélande est sur la ceinture de feu du Pacifique. Elle subit jusqu'à 15000 secousses sismiques par an. Certainement un stress pour tous les habitants. Le tout est surveillé;  pour vous informer, un site reste ouvert, à la minute près: GeoNet. 

Le championnat n'a pas commencé, qu'un peu avant 13 heures locales, le 22 février 2011, une nouvelle secousse (très près de la surface) a fini d'écrouler  ce qui avait été très ébranlé en septembre 2010. Le centre de Christchurch a été dévasté...L'information en France, ne nous a pas touché... La finale que nous avons perdue (8-7) n'en a rien laissé paraître ou ...je ne l'ai pas vu.


Cinq ans ont passé, aussi ce vendredi quand on est arrivé au centre de la cité, on a été choqué. Cinq ans après, la vie bien sûr à repris ses droits mais les images d'un tel drame reviennent forcément. La voiture nous a conduit au centre de la ville, un endroit déserté. Tout ce qui était tombé a été dégagé, les parkings sont partout au ras du sol, si vous vous retournez,  no man's land assuré. On est vraiment attristés en voyant la cathédrale éventrée. C'est le point de départ de tout ce qu"on va voir...





Tout est sécurisé les chantiers sont partout, la sécurité veille pour lisser le trafic. Même le tramway aux lignes surannées, s'arrête au feu rouge pour nous laisser passer. Un bus visite les ruines pour encore témoigner de la difficulté de tout redresser en un court laps de temps.

Le plan de reconstruction bat son plein sur tous les terrains. Les étapes n'ont pas toutes été engagées au même moment. La ville est partagée en petits morceaux d'activité. 


A Cathedral Square  le "Chalice" a résisté et reste bien planté.






La New Regent Street est de nouveau rendue au public, magasins et restaurants ont rouvert. Il était midi quand on y est passé, beaucoup de gens étaient attablés. Au dessus d'eux les façades rénovées qui rappellent l'Espagne,  sont toutes éclairées par le soleil d'automne.


Il n'y a pas ici la joie électrique d'Auckland ou le calme équilibre de Wellington. Pourtant toutes ces villes sont menacées de la même façon. Les secousses sont quotidiennes, certes de faible amplitude, mais je veux bien croire que c'est assez dur pour les gens sensibles de sentir sans arrêt le terre bouger sous ses pieds.








Un stade provisoire qui dure...
Tout est réalisé en tubes d'échafaudages
L'âme des Crusaders doit être bien trempée. La croisade contre les éléments est loin d'être gagnée.



Ballantynes (traduisez à peu près Galeries La Fayette en Néozélandais) est ouvert pour bien dire qu'ici la vie a bien repris. On attend les clients d'un sourire charmant et quand vous achetez, on n'oublie pas de vous demander de quel coin vous venez. 



Mais pour mieux comprendre l'envie de poursuivre leur vie, les commerçants, qui ont beaucoup souffert (1300 magasins détruits), ont construit "Container City". Certains contiennent des magasins joliment décorés et bien achalandés, d'autres des entrepôts ou bien des bureaux. Etonnant étalage de couleurs et d'inventions diverses pour montrer fermement l'envie de chacun de s'en sortir et de ne pas gémir. Même la banque y a posé ses distributeurs de billet. Pour redresser la ville et la vie du pays, il faut chercher et engager toutes les ressources que vous pouvez trouver.




  

 











Où que l'on pose les yeux , il y a des grues qui sont en mouvement, un ballet engageant. Un tour a Quake Story, le musée des tremblements de terre, pour mieux comprendre l'ampleur du phénomène et avoir une idée de tous les projets qui donnent de l'espoir sera nécessaire. Tout est en mouvement pour cela et c'est réconfortant. On marche sans parler, un peu interloqués. L'air depuis le moment on l'on a vu la cathédrale ébréchée vibre différemment. De tout le voyage on n'a jamais été aussi sérieux en détaillant tout pour ne plus oublier qu'ici tout peut encore arriver. 





Bien sûr tout n'est pas réglé, les nouvelles constructions seront mieux préparées à recevoir les chocs des plaques tectoniques en mouvement permanent. 

J'ai écrit par ailleurs, "Christchurch, ville blessée", je peux mieux dire maintenant ville convalescente et projeter de revenir voir les progrès de la malade dans 4 ou 5 ans. Une fois encore, on ne verra pas tout. Seulement être là une fois, nous marquera beaucoup. 




Michel Prieu


Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com


Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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