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Wellington / Christchurch



"Interislander", un nom évocateur. J'aime la mer, je ne sais toujours pas pourquoi. Alors, prendre le ferry est une nouvelle joie. Larguer les amarres je l'ai fait plusieurs fois. Françoise a eu la riche idée d'imaginer la traversée des îles de Nouvelle Zélande de cette façon là.  Le Northern Explorer nous a donné le temps de laisser Auckland et sa vivacité. Le calme du ferry poussé vers l'ïle du Sud par un vent de folie nous a permis de quitter Wellington avec un peu de nostalgie. On laisse ici Fadi avec tout ce que l'on s'est dit. Au moment de partir, un dernier message, pour lui dire au revoir. De son bureau il aperçoit le port et le ferry dans la baie.

La baie de Wellington et au milieu
l'île de la Somme...

La passe de Pencarrow
L'Aratere doucement s'éloigne du port pour tourner dans la baie et prendre le chenal qui mène au confluent de l'Océan Pacifique et de la Mer de Tasmanie. Au milieu des rochers on va se diriger vers la Pointe de l'île du sud et croiser pour la première fois sur le grand Pacifique. Il est calme on le voit. Sa houle longue et plate doit avoir son revers quand il est en colère...


Plutôt mal pavée...

Patrick nous avait dit " 10 jours à Wellington? " sur un ton amusé qui nous avait surpris. Juste avant de partir, avec ce que l'on y a trouvé, on aurait pu rester. Il sera toujours temps un jour de revenir...



Plus concentrée qu'Auckland (presque 3 fois Paris tout de même) la ville est à taille humaine. Constituée de villages. Concentrée et dispersée, tout en flexibilité. Je reviens sur ce mot souvent car ici il représente une facilité. Notre esprit latin l'a associé à précarité. Flexibilité est liée à responsabilité, il semble que nous ayons tout oublié de ce devoir là.


On va gagner!!!
A Wellington nous avons parlé d'immigration. La mosaïque des langues et des religions est plus importante qu'aux Usa. Nous avons vu la cathédrale anglicane, mais autour de cela, les sensibilités chrétiennes sont représentées et celle des musulmans aussi qu'ils viennent du Moyen-Orient ou de l'Asie. Comme tous les pays, avec le chaos mondial la Nouvelle Zélande voit arriver de nombreuses demandes. Le tri se fait sur les capacités et les appels à compétences, un savant mélange de flexibilité. Mais à l'entrée il est bien spécifié que vous avez des droits et surtout les devoirs de respecter la loi. Même quand vous louez une voiture, on vous rappelle ça. Je le trouve normal. Moyen de prévention qui évite plus tard de bien gros embarras.

Wellington capitale, on y a trouvé l'esprit du pays. C'est un joli pied de nez à Paris. Quand va à Paris aujourd'hui, pas sûr d'y voir la France. Je crois que je vous l'ai déjà dit. 

On y a trouvé aussi un peu plus de rugby, quand dans les coulisses du Journal L'Equipe, des joueurs chevronnés osent dire que nous sommes devenus une petite nation de ce jeu, Ici nous avons vu que le jeu et sa philosophie  se portent au mieux. 


Et il restait le vin que l'on n'avait pas trouvé. On a vu Martinborough, on va goûter les vins du  Marlborough. Après on vous dira.


C'est ça un vrai départ, on sait ce que l'on laisse et l'on ne sait jamais ce que l'on va trouver. Mais vous voyez , il reste les projets. On va les peaufiner. 

On a déjà passé Pencarrow Head et on a pris la ligne du capitaine Cook. Pas de baleine ni de dauphins, la mer est calme mais le vent pousse fort, on sera vite au port.

Entré dans l'île Sud vous rappelle la Corse et les fjords du Nord. Entrée par Marlborough Sounds. Entre le bleu de mer et le vert des montagnes. Channel Tory est tout petit mais paraît très profond.

Un coup de barre à droite puis tout de suite à gauche pour prendre Queen Charlotte Sound.   En regardant filer la "garrigue" qui borde le chenal , je me dis que pour pêcher c'est un endroit  rêvé. La côte est découpée, sans aucune voie de terre. Il y a des criques qui vous tendent les bras et vous ne savez laquelle est la plus belle.













Perdu dans mes réflexions (et dans un beau bouquin), le temps a vite passé, Picton est annoncée. 



De nouveau s'amarrer, le vent est bien tombé.

Je savais bien qu'on gagnerait la course !!!


Le ferry est pressé, les bagages sont débarqués à vitesse grand V. Le service des navettes privées est super bien rôdé avec nos gros bagages, belle opportunité. Elle nous prend où l'on veut et nous dépose à demeure pour un prix très doux. Picton est tout petit, un trou au fond de la saignée des montagnes alentour. 


Au premier coup d'oeil, c'est coquet, mais on est un peu stressé. On ne sait toujours pas où l'on va tomber. Françoise a réservé Picton Top 10 Holydays Park. Jusque là pas d'ennui, mais un entrefilet disait: pour les serviettes de toilette, draps et couettes, il faut payer en plus. En 60 ans de voyage (à nous deux), une telle proposition n'était jamais arrivée.  On ne voyage pas assez, on n'a donc pas tout vu! 

C'est pas là...
C'est pas là, non plus...
Non plus...


Surprise.. c'est là !!!
On a de la chance, s'ils avaient eu
une niche....




















On peut vous rassurer, l'accueil était parfait et très vite réglé. Le parc est très bien fait pour la mixité de tous les vacanciers. Mi camping, mi-motel tout est aménagé, un produit bien fini. Sans se réveiller on a passé la nuit. Un peu frais le matin, on a changé de coin, juste le temps de se rappeler avec sévérité que le froid vient du Sud. Je n'ai toujours pas compris. Dire qu'on va  descendre encore... 





Dans la nuit un nouveau ferry s'apprête à partir
Picton ce n'était qu'un moment à passer. C'était sans compter sur la chaleur du comté. Pour aller dîner on nous a conseillé Oxleys Rock Café. Côté rock on a été gâté, musique des années 70. On a tout révisé! La jeune dame brune nous a dit que si on voulait des moules il faillait les prendre avec la sauce du chef, c'est un peu épicé. Alors quel vin? Je n'ai pas trop cherché nous sommes à l'entrée du Malborough vineyard. Les premières vignes ne sont pas très éloignées. Un riesling et un gewurztraminer... Le vin est arrivé, bien tempéré il était parfait. Différent de l'Alsace mais bien équilibré. Le riesling un peu moins acidulé et le gewurztraminer un peu moins sucré. Les moules étaient parfaites, un peu plus petites qu'à Devonport mais plus nombreuses. On a tout dégusté. On reviendra demain avant de repartir...

En rentrant au Parc, nous sommes allés au kiosque du Wi-Fi qui sert aussi de cuisine collective. Françoise a traité ses photos. Pendant ce temps, comme je l'aime tant, j'ai observé les gens...
Le matin au lever, douche publique et petit déjeuner privé. Françoise est déjà partie pour faire quelques photos, le coin est plutôt beau et bien ensoleillé. Le soleil de matin réchauffe l'atmosphère. Je suis dans un bouquin que je ne peux lâcher, je vous en parlerai...



Il faut quitter les lieux avant 10h. Commander une navette par téléphone,  c'est gratuit.  A peine raccroché la navette était là. Le chauffeur est une dame à la belle devise: "Ici....pour vous y rendre". Un trait d'humour bien intentionné. A la gare , tout est vite réglé, encore une fois, je suis étonné de la vivacité du service et de la gentillesse de gens.



En un clin d'œil tout est embarqué, prêts pour le Costal Pacific.  Il nous reste trois heures pour aller visiter et un peu flâner. Sous le soleil,  Picton s'est éclairée. Au pied de ses collines elle est bien protégée. La marina nous offre ses quartiers. Les grands mâts sont juste à l'entrée. Ceux qui passent sous la passerelle sont mieux protégés. Pour faire son marché il y a le choix. Rien n'est cependant à vendre mais pour se faire une idée les bateaux sont très variés. Impossible pour moi sur une jetée de marcher et de ne pas rêver. La mer c'est dangereux, mais c'est un vrai bonheur...


















Il va être onze heures, l'heure du café...on est encore attablé quand Jennifer passe à côté. Elle vient déjeuner et on a discuté. Elle est venu en France, débarquée à Calais,  elle connait le  Nord et a bien apprécié. On a refait le monde une fois de plus avant de la laisser partir. 










Nous, on est en voyage mais elle a un métier. Il s'est impatienté. Elle suivra nos périples elle aussi. Il est temps d'aller déguster ce que l'on n'a pas bu. Dans la trilogie d'Alsace mon vin favori, c'est le Pinot Gris, je l'ai connu Tokay, dans le verre il n'a pas changé. Je trouve que ce plan donne d'un terroir toutes ses nuances et que l'âme du viticulteur peut s'y insérer  plus facilement. De la même marque que ceux d'hier, il nous a régalé. Johanneshof  Cellars Marlborough est un bel artisan, si vous venez pensez à le noter. La visite des vignes peut commencer pour voir ses concurrents. 



Costal Pacific pouvait partir. Le train est plus petit que celui du Nord, seulement trois wagons, c'est la morte saison.

Avant Blenheim, la forêt est en chantier. On ne voit pas les coupes mais seulement les parties reboisée avec des résineux. On voit que chaque année il y a une étape nouvelle. C'est la première fois que l'on remarque ainsi qu'un programme a sûrement été établi.

L'élevage est encore mélangé; aux troupeaux d'ovins succèdent ceux des bovins. Ces derniers dans les prés sont vraiment très serrés, beaucoup de vaches dans chaque troupeau. Partout les veaux sont dans un enclos à part, pour faire les broutards.



Les vignes sont haut sur pied comme en Alsace et tout est bien rangé. Comme déjà remarqué beaucoup sont dans la plaine. Il y en a très peu perchées sur les coteaux qui s'inclinent vers l'eau.



Juste avant Blenheim, une énorme coopérative s'occupe de la vigne, les wagons attendent le chargement et les containers sont prêts. Beaucoup d'activité.

Après le premier arrêt la vigne prend le pas sur la culture et l'élevage. Toujours sur les collines les sapins nous regardent. Comme les vaches d'ailleurs alors que les moutons ont peur et courent dans leur pré. 



La montagne s'éloigne tout en s'arrondissant et en s'inclinant vraiment sur l'océan. Sur les croupes ainsi formées il n'y a plus de forêt, juste des pâturages aujourd'hui délaissés. Au bord de la voie les pins sylvestres ont laissé la place au pins maritimes. On passe des ruisseaux à l'eau cristalline.

Plus on vient vers la mer, plus le paysage ressemble à ce que l'on connaît de la Californie. On approche de l'océan, les fermes d'éoliennes sont venues compléter les fermes et les cultures. Un troupeau de biches vient animer le train. C'est que c'est aussi un élevage d'ici. Plutôt règlementé.




Un peu avant que la voie ne longe l'océan, des salines immenses forment une lagune et les camions font une noria pour apporter le sel à nettoyer au lavoir industriel. Les tas de sel sont alimentés en continu.



Nous voilà sur l'océan. Le soleil est radieux, le Pacifique est tout bleu. Sur ses longues lames espacées quelques surfeurs exercent leur talent. 









Quand il y a trop de rochers les otaries les ont remplacés. Elles s'amusent au milieu des algues ballotées par les vagues.


Le sable est très sombre, le sol est volcanique, c'est comme cela qu'en grande partie l'île s'est constituée.

On laisse l'océan pour faire un nouveau cochet à l'intérieur des terres. Entre deux tunnels on passe des rivières aux eaux impétueuses comme les gaves des Pyrénées à la fonte des neiges. 


















De nouveau dans la plaine le soleil va tomber. Juste le temps de voir que les cultures prennent le pas sur l'élevage. On arrose les prés alors que les troupeaux sont aussi dans l'enclos; peut être pour les forcer à boire et à manger pour mieux les engraisser.  

Le temps a vite passé, à lire et à regarder. Sur la brèche depuis le matin la pile de l'appareil de Françoise ne veut plus travailler. La nature a changé, plus organisée; la culture maraîchère a ses exigences. Ravitailler la ville est vraiment un métier. 



Le soleil est tombé sur la Mer de Tasmanie, la nuit vient tout changer, on est enfin arrivé. 

Michel Prieu


Facebook: Michel Prieu

Mail: michelgolfpassion@gmail.com


Photos : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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