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Adelaide: 1- L'arrivée



Adelaïde, nouveau changement de fuseau horaire, ajoutez 2h30 de décalage horaire avec la France, donc 9h30. Ce ne sera pas fini. Vous ne pouvez pas savoir comme cela dérange. Pas de fatigue, pas de manque de sommeil mais à un moment de la journée vous pensez que tout est pareil partout sauf que quand vous êtes en train de goûter un nouveau vin ou déguster une bière fraîche à l'apéro, vous autres n'avez pas encore pris votre petit déjeuner....Le monde d'en bas est surprenant.

C'est sûr, nous sommes dans une contrée de culture anglaise. On roule à gauche et il faut un temps pour se réhabituer. Le plus dur, c'est quand on est seul sur la route (pas sûr de nos réflexes) et on a déjà sillonné quelques routes un peu isolées... La campagne est organisée pour l'élevage et la vigne dans la banlieue d'Adélaïde. Nous n'irons en ville que la semaine prochaine, nos hôtes Jill et Graham nous ont passé tous leurs conseils. En ce moment, c'est le festival "Fringe" et en plus course automobile, le circuit est en ville.

Jill et Graham sont aux petits soins et nous ont proposé de prendre nos repas avec eux. Une occasion de rentrer un peu plus profondément dans la vie australienne. La maison est grande, en deux blocs, vraiment l'impression  d'être chez nous. Salon réservé en plus de la chambre pour travailler au blog...comme chez nous , vraiment. Premier travail décoder: l'accent d'ici n'est plus le même. Le "eï" se transforme en "aï" et vous devez ajuster votre système de "comprenote". Demain ça ira mieux sans doute, mais on ne peut pas les empêcher d'avaler une part de chaque mot. Cela restera compliqué. Avec un grand sourire et quelques mimiques, tout s'arrange.

Jill et Graham ont tout prévu pour leurs hôtes. Un petit recueil nous renseigne sur les endroits à ne pas manquer. Nous comparons avec la préparation de Françoise. Elle n'était pas loin mais il faut  décaler les visites en ville et surtout décider d'aller visiter l'Ile aux Kangourous. A Perth nous n'avons pas  visité  l'Ile  de   Rottnest. L'organisation nous en a parue désuète et compliquée et d'un prix prohibitif. Les australiens n'hésitent pas sur leurs prix... Kangaroo est entrée dans notre actualité....


Avec le décalage supplémentaire, pas moyen de dormir. J'étais à ma table d'écriture un peu avant cinq heures. J'adore cela; juste le halo de la lampe de bureau et le silence. Bruit de porte, le fils de la maison, un tanguy solidement bâti rentre de son Street Festival. C'est "Fringe": théâtre de rue, cirque et musique dans les rues. Nous avons parlé plus d'une heure et vu quelques images de son beau métier: cuisinier, chef, pas mal à 27 ans. Il a mal au dos...Françoise va le soigner à l'apéritif du soir. Les jeunes ont besoin des vieux et réciproquement, aucun ne veut faire l'effort de le reconnaître. C'est très dur la vie des hommes....




Handhorf: belle formule de pionnier au milieu des collines d'Adélaïde, vers Mount Barker: "avec le passé, testez le futur". Village fondé par des "invités" allemands qui ont conservé leur tradition depuis l'origine. En 1838, les australiens faisaient la promotion de la colonisation en Europe. Le pays avait besoin de bras et d'idées. Les Luthériens étaient mal dans leur peau...Ils sont venus chercher une nouvelle terre pour leur mieux être. Drôle de coïncidence dans ces moments de forte immigration non contrôlée en Europe. Cette vieille dame est dépassée par le phénomène.


Les diverses origines des habitants se retrouvent ici plus facilement qu'à Perth. L'esprit anglais est omniprésent mais les traces allemandes, hollandaises, portugaises, italiennes et (oui ne doutez plus de notre force): française sont partout visibles. J'y reviendrai...






















Un bout de Munich et de Stuttgart en pleines collines, avec choucroute en sandwich, plats de charcuterie , gigot de 7 heures et des bocks de toutes les bières...La musique des fêtes de la bière  dans la rue...très bon coup touristique des familles. Une niche lucrative; bravo pour une idée simple et naturelle en phase avec la devise du village et de ses habitants. Hautement respectable, le projet des fondateurs était de mieux vivre, pas de faire de l'argent: ils ont les deux aujourd'hui, à méditer pour tous.



Vous le savez maintenant pas moyen de voyager sans penser à la France. Peut-être que je cherche à vous montrer qu'elle est partout. En plus des idées, nous trouvons des réalisations de nos ancêtres partout. 



C'est le cas ici aussi. Et donc pas question de ne pas goûter le vin. Lequel choisir? Blanc pour Madame, rouge pour Monsieur. Trois régions différentes; nous avons parcouru MacLaren Vale. Pas trop vite, mais pas toujours à gauche, ce qui nous a valu une belle frayeur... Pour nous remettre, la pancarte que nous n'attendions pas dans ce coin au consonances nordiques: Winery Hugo. On nous a déjà parlé de Victor (mais de Dubuisson, pas si mal) mais là c'était trop fort, l'esprit et le goût. Nous avons voulu savoir le prénom du viticulteur. Joli détour , autant que le minois de la demoiselle qui nous a reçu. Elle a compris notre question, elle avait passé six mois en France comme baby-sitter. Chardonnay, sauvignon et surtout un beau mix entre grenache et sirah. Six ans d'âge, bien équilibré, parfait pour comparer avec ceux des autres vallées, Barossa et Adelaïde Hills. Graham est fan de Somered qui ressemble au " Grange" de Barossa. Je vous en dirai plus à la fin du séjour. En parlant du jeu de mot, avec Hugo, j'ai parlé de l'auteur des "Misérables". Son visage s'est éclairé , elle avait vu la comédie musicale à "Adélaide" (prononcez comme cela), immense succès en Australie. La culture est toujours notre image....




A Adélaïde après trois jours on a noté des différences sensibles avec Perth. Côté urbanisme, vu d'en haut, les villages semblent en pagaille. Les toits des maisons sont dans tous les sens et de tous les matériaux possibles. Les constructions sont en dur ou en bois , façon canadienne. L'intérieur est partout cosi, les cours propres, les gazons bien taillés et fleuris malgré la chaleur. En ville, les immeubles anciens et les nouveaux se côtoient sans véritable plan d'ensemble, ce qui parfois peut choquer un oeil français . 

En revanche nous pouvons dire que le plan routier d'Adélaïde est signalé de manière remarquable. Les indications sont claires, avec beaucoup de prévention et des rappels constants... très bon point pour les touristes.



Sur les conseils de Jill et Graham nous avons décidé d'aller ensembles manger un "Fish and Chips"; délicate attention de leur part, ils ont noté que c'est le plat anglais que je préfère. Nous voilà préparés pour aller au restaurant. Cette fois pas d'erreur de traduction mais méconnaissance des traditions. Le "fish and chips" se déguste à la plage, avec bain dans l'eau à 26°, au moment du coucher du soleil. Vous avez la douceur, le spectacle en plus et un "Sparkling Wine Rosé" de Bird in Hand, qui ne peut s'appeler "Champagne", mais est très correct pour le palais. Visite nocturne de Glenelg avec arrêt obligatoire et savoureux pour une crème glacée...allemande. 
Marrante et très agréable soirée estivale, la ville côtière était bondée.



Le lendemain visite de  Victor Harbour et port Elliot dans la partie sud de la presqu'île de Fleurieu. Je vous l'ai dit la France est partout. Belle histoire de ce nom donné par l'explorateur Nicolas Baudin en 1802 en l'honneur de Charles Pierre Claret, comte de Fleurieu. Explorateur, hydrographe et homme politique, lyonnais , Ministre de la Marine de Louis XVI. les rois s'entouraient de scientifiques praticiens pour gouverner, nos présidents l'ont oublié.



Je crois avoir dit que dans les premiers jours de notre présence la vie australienne a une touche de naïveté sensible. Port Elliot en est l'exemple type. Au dessus le l'ance en fer à cheval se dresse le petit village. Maisons  basses et typiques; gare simple et désuète, beau tableaux et bonne table. Fruits de mers bien sûr, nous n'avons pas envie de manger du kangourou. Très belle assiette et premières huîtres. Toutes petites avec une coquille très nacrée. Gouteuses avec une structure différente de celles de Gérard et Charo. Chers amis, continuez de nous servir comme vous le faites.












Vous avez entendu désuet? C'est un beau mot, fait de sensibilité,un clin d'oeil vers le passé, quelques règles inconnues de beaucoup: le croquet. Les australiens y jouent toujours, origine France (Louis XIV) via l'Irlande. J'ai regardé un moment mais j'ai eu un mal fou a en tirer une philosophie. Par contre des dames et des messieurs avaient l'air sérieux tout en y prenant grand plaisir. Au jeu, c'est l'essentiel.


Devant le Croquet Club, un groupe de minots régatent sur l'Océan. La bagarre paraît sévère et les parents donnent de la voix. C'est partout pareil dans le monde , pas moyen que les enfants jouent tranquillement...En plus d'être chauffeurs, cuisiniers, il faut qu'ils soient entraîneurs. Dur métier que celui de parent!



Une petite photo pour la route...
J'adore les couchers  de soleil !!!


Michel Prieu

Facebook : michelprieugolfpassion@gmail.com


Photos : Françoise Devillechabrolle






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